Charlotte arrive avec les lunettes accrochées dans la paille de son châpeau. Le sourire toujours au rendez-vous pour traverser la vie d'un pas plus léger. La rubrique de Charlotte : Anaïda explique " En cours de terminale il est arrivé notre nouveau prof de littérature... Toute la classe regarde l'arrivée de cette femme obèse qui avance lentement dans sa robe large et longue avec pleins de fleurs jusqu'aux pieds. Ses souliers semblent avoir vécu des kilomètres de pas... Ils baillent un peu... Elle porte sous le bras un épais dossier à grosse sangle comme rongée par une souris ! une moue pas aimable suffit à nous orienter vers l'offensive... Pas un regard, ni un sourire encourageant vers son jeune auditoire. Un bonjour timide lui effleure cependant sa petite bouche rouge cerise. D'entrée de jeu nous devons tous écrire une fiche sur nos auteurs préférés, le pourquoi des choix et nos attentes sur les cours. En conclusion une question avec beaucoup de lendemains "Que représente la littérature pour vous ?".
Pendant nos studieux écrits, la prof sort d'une sacoche isotherme un gâteau à la crême qu'elle grignote tranquillement sous nos yeux étonnés. Nous entendons ses menus coups de dents dans la mousse et la pâte feuilletée. Chacun sourit en douce... Quel est ce prof gourmand ? je crains que les essais de Montaigne ne soient chahutés dès son premier chapitre. Mais quand Melle Larosière commence à nous parler de Gustave Flaubert, du mouvement romantique, du réalisme... Elle commente avec une force jaillissant tout droit d'une passion. Ses mots donnent soufflent et vie au chef d'oeuvre de Mme Bovary... Tous les élèves sont transportés au coeur de la littérature. Devant ce professeur un silence captivé devient palpable... Sa force d'expression est communicative et chacun cultive une curiosité boulimique sur les trésors littéraires... Nous sommes suspendus à ses mots... Quand son cours s'achève une légère protestation s'élève "oh non déjà !" Non ! C'est avec mille regrets que nous la regardons sortir de la classe avec un petit macaron rose entre les doigts... Nous voudrions connaître la suite, tout le programme sans la moindre interruption. En un mot elle est passionnante et passionnée ! Je n'ai jamais rencontré un personnage avec un tel charisme un enthousiasme si transmissible, si généreux. Elle nous guide vers une curiosité implacable des belles lettres. Nous avions pris tellement d'altitude, plongés en plein XIX ème siècle que la retombée dans notre salle de classe fut brutale et perdit tout enchantement. On se réjouit même de la croiser dans un couloir...D'ailleurs tout le monde en convient sa seule présence est éblouissante ! Merci Anaïda pour cette belle histoire...
Pendant nos studieux écrits, la prof sort d'une sacoche isotherme un gâteau à la crême qu'elle grignote tranquillement sous nos yeux étonnés. Nous entendons ses menus coups de dents dans la mousse et la pâte feuilletée. Chacun sourit en douce... Quel est ce prof gourmand ? je crains que les essais de Montaigne ne soient chahutés dès son premier chapitre. Mais quand Melle Larosière commence à nous parler de Gustave Flaubert, du mouvement romantique, du réalisme... Elle commente avec une force jaillissant tout droit d'une passion. Ses mots donnent soufflent et vie au chef d'oeuvre de Mme Bovary... Tous les élèves sont transportés au coeur de la littérature. Devant ce professeur un silence captivé devient palpable... Sa force d'expression est communicative et chacun cultive une curiosité boulimique sur les trésors littéraires... Nous sommes suspendus à ses mots... Quand son cours s'achève une légère protestation s'élève "oh non déjà !" Non ! C'est avec mille regrets que nous la regardons sortir de la classe avec un petit macaron rose entre les doigts... Nous voudrions connaître la suite, tout le programme sans la moindre interruption. En un mot elle est passionnante et passionnée ! Je n'ai jamais rencontré un personnage avec un tel charisme un enthousiasme si transmissible, si généreux. Elle nous guide vers une curiosité implacable des belles lettres. Nous avions pris tellement d'altitude, plongés en plein XIX ème siècle que la retombée dans notre salle de classe fut brutale et perdit tout enchantement. On se réjouit même de la croiser dans un couloir...D'ailleurs tout le monde en convient sa seule présence est éblouissante ! Merci Anaïda pour cette belle histoire...
comme quoi les apparences n'en disent pas long sur quelqu'un malgré ce que notre époque veut nous faire croire ! danielle
RépondreSupprimerbonne prof d'accord mais pas canon du tout ça manque malgré tout. Vroom
RépondreSupprimerune personne qui est bien dans son métier et sait faire partager sa passion.
RépondreSupprimerDes belles histoires en ce moment ça fait plaisir en entendre !
Dan
l'habit ne fait pas le moine ! ne l'oublions pas
RépondreSupprimerPierre
beaucoup aimé ce point de vue ! L'enseignement est une vocation généreuse de don aux autres ! Mais encore faut il savoir le faire ! Bon texte.
RépondreSupprimerRachel
Bravo quel plaisir de lire ces lignes, au final l apparence n a que peu d importance en effet, les gens passionnés sont passionnant.
RépondreSupprimerN est ce pas Rabelais qui parlait de la substantifique moelle ?
Stephane Allanore
J'ai vécu à quelque variante prêt la même histoire ! Zip
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